Maison Louis-Hippolyte-LaFontaine

La maison patrimoniale, datant de 1845, s’inscrit dans un contexte immobilier en plein effervescence où deux tours de 39 étages et un complexe de 17 maisons de ville s’élèvent sur un terrain exceptionnel au coeur de Montréal située au coin de la rue Lucien-L’Allier et de l’avenue Overdale.

Abandonnée pendant plus de 30 ans, la maison Louis-Hippolyte-La Fontaine, vient de retrouver ses lettres de noblesse aux termes de travaux majeurs de restauration. Protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, le bâtiment de trois étages dont un en sous-sol et d’une superficie brute de quelque 600 mètres carrés se démarque par des éléments caractéristiques des styles architecturaux néoclassique. Ainsi, la maison Louis-Hippolyte-La Fontaine a été remise dans l’état où elle était au moment où le célèbre politicien y habitait de 1849 à 1864. On y a aussi conservé sur la pierre l’impact des projectiles tirés lors de l’émeute qui a suivi l’incendie de l’hôtel du Parlement à Montréal en 1849.

Concernant sa restauration, celle-ci consistait à lui redonner son aspect d’origine en conservant des éléments spécifiques du bâtiment actuel. Le défi principal de cette restauration réside notamment en la réalisation de travaux en sous-oeuvre.

Utilisation du béton

out a été mis en oeuvre pour la réussite de ce projet de restauration. Même si cette maison a vécu plusieurs époques et transformations, il a été décidé que la restauration soit fidèle à la demeure de 1849 même si peu de dessins de cette époque étaient disponibles. Avec l’aide de spécialistes, la firme d’architectes a pu reconstituer l’apparence qu’avait la maison à cette époque. Toutes les pierres qui ornent la façade ont été retirées, nettoyées, numérotées et pour cette opération, on a bien pris soin de ne pas effacer les marques du passé.

Les murs extérieurs porteurs ont ainsi été entièrement démantelés et seulement la charpente intérieure, soutenue temporairement, est demeurée en place.

À l’origine, la composition des murs porteurs extérieurs était de maçonnerie massive de pierre et de brique. En raison de cette particularité, la solution d’opter pour des murs de béton armé avec panneaux de coffrage isolant pour les murs extérieurs a été privilégiée. Le poids de cette nouvelle charpente devait demeurer inférieur ou égal à l’ancienne construction. Les nouveaux murs porteurs complétés sur les quatre faces, il ne restait plus qu’à compléter le parement extérieur avec les pierres de tailles numérotées et récupérées.

D’important travaux de sous-oeuvre ont été nécessaires. Les fondations devaient fournir un appui adéquat pour la construction des murs de béton et les moellons des murs de fondations étaient à stabiliser. Également, les tolérances de construction de l’époque étant différentes de celles d’aujourd’hui, la malléabilité du béton et la flexibilité des coffrages ont permis de corriger bien des défauts de dimensions et de niveau. En fin de compte, le périmètre de la fondation en moellons est devenu une imposante ceinture en béton armé d’une grande rigidité.

Enfin, un tunnel d’accès a été réalisé en sous-oeuvre de la maison Louis-Hippolyte-La Fontaine afin d’accéder directement aux stationnements intérieurs et aux espaces en sous-sol de l’ensemble du complexe d’habitation.

À cette étape-ci, personne ne sait si la maison Louis-Hippolyte-La Fontaine deviendra une résidence privée ou officielle, un musée ou un centre culturel. N’empêche qu’un bâtiment important du patrimoine a été fidèlement restauré et il nous apparait maintenant dans l’état où il était en 1849.

Utilisation de l’acier d’armature

À l’origine, la composition des murs porteurs extérieurs était de maçonnerie massive de pierre et de brique. En raison de cette particularité, la solution d’opter pour des murs de béton armé avec panneaux de coffrage isolant a été privilégiée.

Pour supporter ce poids, d’important travaux de sous-oeuvre ont été nécessaires. Les fondations devaient fournir un appui adéquat pour la construction des murs de béton et les moellons des murs de fondations étaient à stabiliser. D’un point de vue structural et en raison de l’excentricité entre les charges gravitaires du bâtiment et les fondations, le périmètre de la fondation en moellons doit former une imposante ceinture en béton armé, conçue pour résister à de grands efforts de torsion.

Pour des besoins de maniabilité et pour minimiser les risques de congestion d’acier d’armature, des barres de 10mm et même de 6mm de diamètre ont été privilégiées. Pour bien s’insérer dans des coffrages souvent à géométrie variable, les étriers fermés étaient pliés sur le site et soudés pour bien les former afin de développer leur pleine capacité en résistance.

La réussite de ce projet a donc permise la revalorisation d’une maison historique laissée à l’abandon depuis plus d’une trentaine d’années. D’importantes recherches historiques ont permis de lui redonner la même fière allure qu’à l’époque de sa construction en 1845.