Complexe aquatique de Brossard

Le Complexe aquatique s’implante dans le parc Polyaréna, plus précisément entre l’école Antoine-Brossard et l’aréna Michel-Normandin. Situé dans un secteur résidentiel, ce parc regroupe actuellement plusieurs installations sportives telles qu’un Skate-Park, des terrains de tennis, un terrain de base-ball et des terrains de soccer.

La construction du centre multifonctionnel comprend deux bassins intérieurs : un bassin de compétition de 50 mètres de long comprenant 10 couloirs et des tremplins en béton de 1 à 5 mètres et un bassin récréatif comprenant 5 couloirs, des jeux d’eau et une glissoire. Le bâtiment abrite les installations connexes suivantes : vestiaires, salles polyvalentes, salle de conférence, club sportif, salles mécaniques, estrade et local de juge. Le bâtiment a une empreinte au sol d’environ 5350 m² et est construit sur deux étages. Le deuxième étage est desservi par un ascenseur.

Le bâtiment est une construction mixte acier/béton avec une toiture en acier, un étage en béton et des bassins en béton. Il a fallu un peu plus de 5000 m³ de béton pour réaliser le projet. Le plancher de l’étage est composé de dalles unidirectionnelles sur poutres de béton permettant de reprendre en porte-à-faux les charges ponctuelles des colonnes de l’étage. L’étage de béton comprend des gradins en béton coulé en place en porte-à-faux par rapport à la structure principale donnant l’impression qu’ils sont flottants. La portion du rez-de-chaussée au-dessus du sous-sol est composée d’une dalle bidirectionnelle sur colonne de béton et la section sans sous-sol est composée de dalles unidirectionnelles sur poutres de béton. Les deux bassins sont faits en béton coulé en place.

Étant dans la nappe phréatique, le bâtiment repose sur un radier sur pieux permettant l’installation d’une membrane imperméabilisante.

Utilisation du béton

Quand on pense à ce complexe aquatique, on ne peut pas passer à côté des impressionnants tremplins de béton; particulièrement le tremplin de 5m. Il était très important d’avoir un fini impeccable. Pour faciliter la mise en place du béton et avoir un fini le plus lisse possible, l’entrepreneur a opté pour une formule de mélange avec des agrégats de 14 mm. De plus, une doublure textile a été incorporée aux coffrages afin d’avoir un beau fini du béton. La hauteur, le porte-à-faux et la forme d’arche sont des facteurs qui ont rendu très complexe la conception de ces éléments. Le centre de gravité des tremplins est excentré par rapport à la base ce qui rend la conception complexe. Nous avons généré un radier de 1m d’épais afin de rigidifier la base et limiter au maximum la rotation à la base du tremplin qui occasionne des déplacements à son extrémité. Aussi, une cambrure inversée a été effectuée pour compenser la déflexion initiale et respecter les critères de la FINA. Finalement, afin de diminuer la masse de béton excentrée par rapport à la base, nous avons créé un vide triangulaire à l’intérieur de l’arche. Ainsi, les tremplins ont été conçus comme une dalle sur un mur avec une bielle à angle pour couper le porte-à-faux. Ces tremplins n’auraient pas été possibles sans la flexibilité du béton. Au niveau de l’exécution, la grande hauteur et le long porte-à-faux au-dessus de la partie profonde du bassin ont été un bon défi pour le coffreur. Des étaiements ont dû être installés à partir du fond du bassin et une structure d’appui a dû être réalisée sur mesure pour épouser les coffrages de l’arche.

La dalle de l’étage a aussi comporté son lot de défis. En effet, la toiture en acier repose sur un porte-à-faux en béton de 2m. Nous avons opté pour des dalles unidirectionnelles sur poutre afin que les poutres puissent reprendre les efforts ponctuels des colonnes d’acier. Du côté intérieur, nous avons opté pour des gradins coulés en place. Les gradins sont en porte-à-faux de 1,3m à 2,2m. Nous avons conçu les poutres de béton dont le porte-à-faux est en pente afin de suivre la hauteur des marches des gradins. Ce porte-à-faux donne l’impression que les gradins sont flottants. Finalement, sur un coin du bâtiment, la façade extérieure du rez-de-chaussée entre vers l’intérieur; ce qui fait en sorte que le plancher de l’étage se retrouve avec un porte-à-faux de 5,4m. Ce porte-à-faux est impressionnant puisqu’au regard, c’est l’étage au complet qui surplombe l’espace piétonnier.

Le béton a été mis en valeur dans le hall d’entrée et les corridors avec les surfaces du plancher en béton poli. De plus, une imposante ouverture (7m x 4,5m) dans le plancher de l’étage forme un puits de lumière. Une doublure PVC a été insérée à l’intérieur des sonotubes pour offrir un aspect lisse et brillant aux colonnes de béton qui sont apparentes dans le hall d’entrée et qui donnent au projet le cachet architectural souhaité.

Utilisation de l’acier d’armature

Autant les tremplins ont rendu la tâche compliquée au concepteur et au coffreur, ce fut aussi un défi de taille pour les ferrailleurs. Une attention très minutieuse a dû être mise pour le détaillage de l’armature afin de tenir compte de l’arche.

Les plaques de base de contreventements en acier avaient une clé de cisaillement qui devait être encastrée dans le béton. À l’étage, les clés de cisaillement sont encastrées sur le dessus des poutres de béton. Ainsi, avec le porte-à-faux, les clés de cisaillement venaient interrompre l’armature haute servant à reprendre les efforts du porte-à-faux. Un détail spécial a donc été élaboré afin de pouvoir réacheminer les efforts.

Normalement, il y a une grande quantité d’armatures dans la zone de concentration à l’angle de 90 degrés d’un mur de refend en L. Dans ce cas-ci, en plus de la grande quantité d’armatures requise, les ferrailleurs ont dû intégrer 6 ancrages sismiques de 38 mm avec plaques pour le contreventement en acier à l’étage. De plus, la plaque de base avait une clé de cisaillement qui devait être encastrée dans le haut du mur. Il y avait donc énormément de contraintes et pas beaucoup de marge de manœuvre et les ferrailleurs ont dû faire preuve d’un grand niveau de précision afin de pouvoir tout inclure et être parfaitement positionnés pour l’installation de la plaque de base et sa clé de cisaillement.

Au total, plus de 500 T.M. d’armature ont été nécessaires pour la réalisation du complexe aquatique.