Bassin de rétention Lavigne, phase 2

Le projet du bassin de rétention Lavigne, phase 2, consistait en la construction d’un bassin de rétention des eaux de pluie/sanitaire (volume de 20 000m3) utile au système d’égouts existant de la Ville de Montréal ainsi que d’une chambre de régulation annexée au bassin. D’autres travaux connexes, tels que la construction d’un édicule de service, de structures d’interception en béton et d’aménagement étaient également à réaliser.

Le bassin et sa chambre de rétention ont été bâtis entièrement en béton. Ces structures enfouies dans le sol ont été construites dans une excavation d’une surface de 1400m2 sur 25m de profond, presque entièrement dans le roc.

Le bassin de géométrie circulaire (42m de diamètre) est constitué d’un radier de 900mm d’épaisseur, de murs périmétriques de 800 mm d’épaisseur et 19 mètres de hauteur, bétonnés contre le roc ainsi que de murs intérieurs circulaires de dimensions semblables. Sa toiture de deux mètres d’épaisseur, initialement composée de poutres et de dalles préfabriquées, a été remplacée en cours de projet par une dalle et des poutres en post-tension, coulées en place.

Ces travaux d’envergures d’une durée de près de deux ans se sont principalement déroulés à l’intérieur des limites du parc Lefebvre, en plein cœur d’un quartier résidentiel de Montréal.

Utilisation du béton

De par son emplacement, sa fonction et sa géométrie, la réalisation de ce projet a engendré plusieurs beaux défis techniques et opérationnels.

Emplacement : En plein cœur d’un quartier résidentiel

Le chantier de construction du bassin en béton fut un enjeu important pour la sécurité ainsi que pour la qualité de vie des résidents en périphérie du chantier (minimiser l’impact des travaux sur eux).

Afin d’éliminer les déplacements des grues mobiles et des pompes à béton autour du chantier (machineries requises pour les opérations d’acier d’armature et de bétonnage), une grue à tour ainsi qu’un mât de pompage (base du mât intégrée à la structure) ont été installés dans l’emprise du chantier.

De plus, afin d’éviter des déplacements de grands fardiers dans les rues, requis pour les livraisons d’éléments préfabriqués de 14 mètres de long et afin de réduire la durée du projet (donc l’impact sur les citoyens), nous avons repensé l’ingénierie de la structure du toit du bassin. En effet, nous avons, en collaboration avec notre client, l’ingénieur concepteur, ainsi qu’une firme d’ingénieur externe refait le design avec une approche innovante et créative. Nous avons remplacé le toit initialement prévu en éléments préfabriqués par un toit bétonné en place.

Fonction : Bassin de rétention d’eau usée

L’usage du bassin nécessitait une étanchéité sans faille de sa structure. De plus, afin d’assurer sa pérennité, la structure devait résister aux effets nocifs des gaz venant de la présence des eaux usées. En collaboration avec l’ingénieur concepteur et notre fournisseur de béton, des mélanges de bétons adaptés à ces critères ont été développés, entre autres, pour le contrôle de la fissuration. L’installation d’une membrane sur les surfaces des poutres et plafond du toit étant requise, une très grande qualité au niveau du fini de béton était demandée. Encore une fois, un travail d’équipe (coffreur, fournisseur de béton, concepteurs, installeurs de membrane) a résulté en des surfaces de béton parfaitement lisse, exempt de défauts et de bulles d’air, assurant ainsi une qualité de l’adhérence pour la membrane installée.

Au niveau du toit, de par ses longues portées, une conception harmonisant l’acier d’armature et le béton a été développée afin de minimiser les déflexions et fissurations sur la dalle de béton.

Environnement de travail (géométrie) : Bassin circulaire enfoui de 25M dans le sol

Les travaux, dans une excavation profonde dans le roc, représentaient un défi important quant à la gestion des eaux pour assurer une qualité du béton de la structure tant au niveau du radier qu’au niveau des murs contre le roc. Afin de garantir des travaux sécuritaires, efficients et de qualité, une coordination exemplaire entre les divers intervenants et travailleurs devait être maintenue sur le chantier.

Afin d’optimiser la structure de béton (réduire la dimension des poutres et concentrations d’acier), une portion du remblai classe B sur le toit a été substitué par remblai léger.

Utilisation de l’acier d’armature

Au Bassin de rétention Lavigne, l’acier d’armature a été un aspect important à considérer, et ce, de la conception jusqu’à la phase de réalisation.

Dès la réalisation du radier, les enjeux avec l’acier d’armature étaient importants. La grande quantité de tonnages d’acier, à installer dans des conditions hivernales, représentait un défi important afin de respecter l’échéancier critique du projet. Il n’y avait pas de marges d’erreur quant à la cadence et la qualité de l’installation pour permettre la réussite des objectifs en lien avec les délais contractuels. Les objectifs ont été atteints.

L’étape suivante, soit la construction des murs circulaires, a été tout aussi complexe. La hauteur des murs à réaliser (en plusieurs levées), comportant des barres d’acier d’armature de longueurs et de grosseurs importantes ont rendu d’installation difficile. Le fait de travailler dans une excavation profonde a nécessité une coordination importante entre les différents intervenants pour assurer des travaux sécuritaires et de qualité.

Dans la dernière étape, soit pour la construction de la dalle du toit, une nouvelle conception a été faite (structure de béton coulée en place). L’acier d’armature a occupé une place importante dans cette conception. Un design optimal, exempt de concentrations d’acier devait permettre l’installation des gaines de post-tension ainsi qu’une mise en place du béton efficiente. Ceci était tout un défi de conception, sachant la longue portée des poutres ainsi que les charges importantes de sol que celles-ci devaient supporter. En chantier, une exécution parfaite devait être faite, considérant la précision que les travaux de post-tension requéraient.